Mesdames et Messieurs d’Idelux, je viens vous parler de grains de sable…
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– 5 décembre 2019
Lettre aux administrateurs d’Idelux – Gabriela Caceres
Habitante d’Arlon je me permets de vous interpeller en tant que membre du conseil d’administration d’IDELUX, intercommunale qui représente les citoyens de la province du Luxembourg et qui est censée agir pour le bien des habitants des communes qui en font partie.
Je suis inquiète.
Je suis inquiète parce qu’un groupe de jeunes a décidé de réagir face à la menace de destruction de la planète, face à l’urgence climatique qui ne peut plus attendre et cela semble laisser la plupart des politiques indifférents. Ces jeunes sont courageux, déterminés. Ils nous ouvrent les yeux sur notre passivité face à la détérioration de notre environnement depuis plus de 40 ans dans la province. Partout, la nature est écrasée, elle disparaît sous le poids des projets immobiliers. Nous avons vu des hectares de verdure disparaitre pour en faire des zonings d’entreprises dont quasi aucune ne paie des impôts dans notre pays. Nous avons vu également disparaître des dizaines d’espèces de papillons et d’oiseaux, tout comme beaucoup d’autres espèces.
Je suis aussi inquiète parce qu’il n’y a plus d’emploi humain, mais des jobs « parasites » qui n’apportent aucune plus-value humaine. Bien évidemment, nous vivons une période de crise, de changement d’époque, alors quel intérêt peut avoir, à l’heure actuelle, la création d’emplois sans se questionner sur le monde de demain ? N’entendez-vous pas le cri d’alarme de la planète qui nous impose de penser les choses différemment ?
Je suis inquiète parce que le monde politique a réagi de manière agressive à l’interpellation posée par ces jeunes. Des violences ont eu lieu dans notre province, causées par le bourgmestre d’Arlon qui a mis la ville en état de siège pour rien, en suscitant la peur chez les habitant·e·s et en criminalisant l’action pacifique et légitime d’un groupe de citoyen·ne·s.
Dans ce cadre, je me demande donc que fait IDELUX pour rendre la vie des habitant·e·s plus heureuse ? Comment pensez-vous répondre aux enjeux de nos jours ?
Je voudrais vous prier de demander un peu d’humanité à votre prochain conseil d’administration. Nous ne voulons pas que ces jeunes qui défendent leur futur soient agressés, soient gazés et mutilés par la police, risquent de mourir en fuyant vers l’autoroute ou en tombant du sommet de la falaise de la sablière parce que IDELUX a fait envoyer des agents de police pour les expulser par la violence.
Ces jeunes sont nos et vos enfants. Ils ont le droit d’espérer un futur pour cette planète. Or ce que je vois depuis que je suis née, c’est une inéluctable dégradation des conditions d’existence et une destruction qui s’accélère de cette planète dont nous ne sommes que locataires. Agir maintenant et repenser nos modes de vie n’est plus une option mais une obligation de notre époque et en tant qu’adultes de ce monde, nous n’avons plus le droit à l’erreur.
Je me permets de vous inviter, Monsieur /Madame, à prendre votre responsabilité publique en mains et à dire non à l’expulsion de nos jeunes de la ZAD ! Leur présence est une opportunité de construire un avenir possible.
J’espère que nous pouvons compter sur vous pour nous représenter.
Recevez, chère Madame / cher Monsieur, mes salutations respectueuses
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– 4 décembre 2019
Lettre aux administrateurs d’Idelux – Anonyme
« J’ai appris l’existence de la sablière d’Arlon il y a un peu plus d’un mois. Vous vous doutez bien, c’était à l’occasion de la naissance de la zone à défendre (ZAD) d’Arlon. J’ai essayé de comprendre, de me documenter… et depuis, les militants de la zablière ont tout mon soutien.
Je voudrais partager avec vous quelques réflexions totalement sincères et je le fais en m’adressant aux êtres humains que vous êtes, avant d’être politiques ou administrateurs d’IDELUX… pour, peut-être nourrir votre réflexion avant la réunion du CA ce vendredi.
Cette ancienne sablière, c’était un terrain communal (donc un bien commun…), classé comme zone à grand intérêt biologique ( c’est toujours présenté comme telle sur le site internet de la Wallonie), vendu ensuite à une intercommunale pour un prix de terrain constructible (!) pour y installer une énième zone d’activité sur la ville d’Arlon.
Cela devient difficile à suivre mais si je comprends bien, cette zone a dû être reclassée.
Le prix fort (pour une friche polluée) a été payé (si néanmoins je comprends toujours bien) avec les subsides wallons (donc avec l’argent du contribuable…) alors, en toute logique, ce terrain, c’est toujours un bien commun ?
Alors mon courrier concerne évidemment l’expulsion de la ZAD que vous avez maintenant le droit de demander.
Allez-vous le faire sans vous poser toutes les questions vraiment pertinentes ?
Allez vous prendre cette décision sans penser aux autres possibilités ?
Allez vous envoyer la police pour expulser par la force ces personnes complètement pacifistes ?
Dans ce petit bois quelques dizaines de (plus ou moins… ) jeunes gens sont en train de vous questionner.
De nous questionner tous.
Au sujet de l’artificialisation des terres, de la disparition des zones naturelles, de cette course mortifère au développement économique, des politiques de notre pays…
Sauf que là, les riverains ont l’air de ne plus vouloir l’accepter.
Sauf que là, les activistes sont venus parfois de loin pour marquer le coup et dire « stop » à ce genre de projet.
Sauf que là, ils ont un très large soutien de vos riverains mais aussi des personnes extérieures à votre commune.
Ne vous trompez pas ! Il ne s’agit pas uniquement de cette ancienne sablière. Il s’agit des toutes ces terres arables, zones naturelles etc qui continuent à disparaître pour laisser la place aux projets démesurés, inutiles… autorisés par les gens qui manquent de vision.
Êtes-vous des personnes qui manquent de vision ?
Si nos… vos enfants vous demandent de pouvoir expérimenter une autre approche de la nature, êtes vous capable de remettre en question votre manière de voir les choses ?
Vous avez le pouvoir de faire expulser par la force (donc, FORCÉMENT avec violence !) ceux qui occupent le terrain depuis le 26 octobre sous prétexte que c’est votre propriété. Mais n’oubliez pas que la ZAD, ce n’est pas uniquement les personnes dans le petit bois. C’est aussi un réseau de plus en plus élargi des personnes qui les soutiennent.
Si nous sommes de plus en plus nombreux à les soutenir, cela reflète peut-être une réflexion beaucoup large, une prise de conscience de plus en plus globale , le désir de plus en plus fort de tenter à laisser à nos enfants un monde viable.
Vous avez ainsi l’opportunité de devenir un pionnier , proposer un vrai débat, un référendum, un laboratoire de la permaculture à l’échelle de la ville… je suis sûre que, avec d’autres acteurs autour de la table ( ou d’un feu !) , tout le monde pourrait rêver d’un autre avenir pour cette sablière… et vous devez les entendre !
C’est à nos enfants que nous empruntons la Terre.
Si les riverains ne veulent pas de votre projet, si tous ces activistes mettent autant d’énergie pour l’empêcher, si le soutien est de plus en plus fort (et ce, dans les quatre coins du royaume et même en dehors de ses frontières !) c’est que, peut être il y a quelque chose à entendre ?
Quand bien même, ce fameux papillon n’a plus été répertorié sur le site, est-ce une raison de bétonner ?
Il n’y aurait que des Lombrics à sauver, cela vaudrait déjà le coup car leur population s’effondre dans l’indifférence totale sur toute la planète.
Je me permets de rêver ( j’assume!) d’une décision de votre part qui reflétera autre chose que la confirmation du rapport des forces, le besoin d’affirmer son pouvoir et son autorité, le profit à court terme . ..
Je me permets de rêver et de partager ma vision des choses avec les humains que vous êtes. Pour certains, vous revendiquez les valeurs humanistes. Vous y croyez vraiment ?
Les Zadistes sont pacifiques, cultivé.e.s, sensibles, engagé.e.s, avec des valeurs très hautes… ils expérimentent ce que nous pourrions appeler « utopie ».
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– 4 décembre 2019
Communiqué du Parti des oiseaux
Le Parti des oiseaux
Rendez-nous les saisons.
Rendez-nous les hivers que vos villes ont rendu fous
Rendez-nous les étés que vos voitures ont étouffés
Rendez-nous l’automne aux mille couleurs de bruns et de morts.
De décomposition
Dans le regard d’une vache
Je vis l’histoire de la civilisation
Triste regard de la bête percluse
La vache est toujours déjà
De l’environnement
Rendez-nous l’aurore claire et bleue des matins sans réverbères.
Rendez-nous les soirs noirs.
Rendez-nous le vent
la pluie
la neige
les torrents qui torpillent les vallées
Dans le regard d’un chien
J’ai vu la servitude d’un maitre
Rendez-nous le chant des oiseaux aux dernières lueurs du jour
NOUS SOMMES DU PARTI DES OISEAUX
Dans le regard d’un Merle du soir
Dans le regard d’une Chouette de la nuit
Dans le regard d’Étourneau en voyage
J’ai vu l’inquiétude de la liberté.
Rendez-nous les étoiles ! Nous partirons à l’assaut du ciel !
Rendez-nous la peur de marcher dans la nuit.
Rendez-nous le bruit des branches mortes qui craquent sous nos pas.
Rendez-nous l’angoisse.
De quoi t’as peur hein, petit ?
La vie c’est là ! tout près ! traverse la rue
Marche marche marche
Marche encore jusqu’à te coucher épuisé
Sous un grand chêne
De quoi t’as peur hein ? Petit ?
De quoi t’as peur ?
La vie c’est là !
Nous sommes du parti des rats
Des vautours, des renards
Nous sommes du parti des batraciens
Rendez-nous les chiens
Et les abeilles
Et les loups
Et les vautours
Rendez-nous le danger d’exister
Rendez-nous l’existence !
Rendez-nous la patience !
Rendez-nous la tendresse !
Rendez-nous l’ivresse des grands vins de soleil
Et des grands froids sous la lune !
Rendez-nous la fortune des jours heureux
Que vous avez enfui sous vos ruines
Gisant sur l’asphalte
Et nos yeux assignés à vos lignes droites !
Nos yeux qui s’épuisent dans vos métries !
Rendez-nous la pluie !
Nous savons que dans la Nuit
C’est encore le soleil qui éclaire.
Rendez-nous l’ennui !
Rendez-nous le privilège de vieillir.
Rendez-nous le silence.
Nous savons l’heure par le chant des oiseaux,
Nous lisons les lendemains dans le ciel.
Nous sommes d’hier déjà – de demain encore
Mais nous peinons à rester aujourd’hui.
Rendez-nous la folie !
Nous sommes du parti des cabanes
aux voix de terre Gleize.
Chiens parmi l’émeute
Égos conjurés
Égaux obstinés
Nous sommes du parti des étangs
qu’un vent
d’ouest rigole.
Rendez-nous le bonheur !
Nous sommes du parti des fleurs
en bataille
contre les tailles
et leurs lignes droites.
Nous sommes du parti des courbes
et des méandres
des petits feux de cendre
et des salamandres
Et nos âmes ont touché
de grands feux
de grands froids
Rendez-nous l’ombre des sapins
Et des pins
Les chemins tortueux
Qui ne mènent nulle part
Rendez-nous le hasard.
De quoi t’as peur hein, petit ?
La vie c’est là ! tout près ! traverse la rue
Marche marche marche
Marche encore jusqu’à te coucher épuisé
Sous un grand chêne
De quoi t’as peur hein ? Petit ?
De quoi t’as peur ?
NOUS SOMMES LA TEMPÊTE QUI VIENT JUSTE APRÈS LES OISEAUX
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– 3 décembre 2019
Témoignage reçu par Deep Green Resistance Belgique
Un zadiste sauvage nous fait parvenir ce témoignage, face au ridicule dispositif policier du vendredi 29 novembre. Écrit en latin, la traduction ci-dessous palliera aux possibles lacunes littéraires de la Sûreté de l’État. Excusez les éventuels manquements stylistiques. Il semble qu’en situation de stress, même un zadiste peut en perdre son latin.
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– 3 décembre 2019
Zone Anti Dépression
A lire sur site – le Mot : Lame
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– 3 décembre 2019
Vent Du Nord // Hymne Aux Bêcheux Et Aux Piocheurs !
À lire sur le site – le Mot : Lame
Sur la mélodie du refrain de «Bienvenue dans la Secte».
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– 2 décembre 2019
Discussion avant une nouvelle expulsion
Suite à la menace d’expulsion de la ZAD d’Arlon, des dodos sont allé.e.s soutenir les copaines de la Zablière.
Le vendredi matin après une courte nuit, ils ont posé deux questions à 4 personnes présentes pour défendre les lieux. :
– Pourquoi est ce que tu es là aujourd’hui ?
– En quoi est-ce que mettre en place des ZAD ou même militer en général ça a du sens ?
PS: la police n’est pas venue.
https://soundcloud.com/lesdodoscollectif/discussion-avant-une-eventuelle-expulsion
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– 1 décembre 2019
Zablière et déploiement policier, paranoïa à Arlon
Une drôle d’ambiance régnait à la Zablière de Schoppach et à Arlon ces jeudi 28 et vendredi 29 novembre : on parlait d’une probable expulsion par les forces de l’ordre dans la Zablière et dans la ville d’Arlon de bombe et de « Black Bloc » assoiffés de destruction. Comment en est-on arrivé à un tel degré de paranoïa dans cette petite ville habituellement calme ?
Un peu de contexte : Zablière, expulsion ?
Depuis maintenant un mois, une ZAD (Zone À Défendre) s’est implantée dans la trentaine d’hectares boisés et humides de l’ancienne sablière de Schoppach : les ZADistes dénoncent la bétonisation rapide des sols et les projets de développement agressifs autour de la ville d’Arlon. En effet sur cette forêt rachetée en 2017 par Idelux (une intercommunale opérant pour « stimuler le développement économique et optimiser la gestion de l’environnement »), un projet de « Zone Artisanale » doit voir le jour. Sous ces discours aux relents de startup et de greenwashing on peut constater l’impact environnemental du projet de cette fameuse « Zone Artisanale » : la bétonisation de 21 hectares de forêt sur les 31 que comptent le site, et la transformation du reste en un « parc agréable » selon les dires de Vincent Magnus, le bourgmestre CDH de la ville d’Arlon. La sablière de Schoppach considérée jusqu’à peu comme une zone de grand intérêt biologique sert de refuge pour des espèces menacées telles que l’hirondelle de rivage ou le triton crêté ; la flore, en outre, y est également intéressante selon le site de la biodiversité wallonne. Malgré des pétitions et mobilisations de la part de riverain.e.s condamnant la perte d’un poumon vert dans leur voisinage, le projet est toujours sur les rails.
C’est dans un esprit de résistance face à la destruction globale des derniers espaces abritant la biodiversité belge qu’une occupation temporaire a débuté le 26 octobre. Militant.e.s écologistes, communistes ou anarchistes avaient décidé d’aller sur le site pour deux jours : ces quelques journées se sont muées en un mois entier d’occupation ce samedi 30 novembre. Lors d’une Assemblée Générale à la Zablière, la possibilité d’organiser une « Marche des Territoires » le vendredi 29 novembre avait été avancée. Son but était de fédérer en une manifestation commune les différentes oppositions à des projets de développement destructeurs en Wallonie.
Le soir du 20 novembre, au conseil communal, Vincent Magnus s’emporte à plusieurs reprises contre cette marche, prétextant que des casseurs/casseuses y prendront part. Dès lors tout s’accélère. Les pages Facebook de la Zablière et de Génération Climat annoncent à plusieurs reprises que la « Marche des Territoires » est annulée afin de prouver leur bonne foi et rassurer la population face aux mensonges du bourgmestre (la manifestation se voulait être pacifique). Mais sur le côté, l’information commence à circuler auprès des sympathisant.e.s ZADistes que l’expulsion de la Zablière est prévue le vendredi 29 (soit le jour même de la manifestation annulée). Pour les instances décisionnelles d’Arlon, les communiqués rassurants de la Zablière ne sont pas pris en compte et des mesures de sécurité restrictives sont prises pour le 29. Arlon sera en état de siège.
Une paranoïa ambiante : les faits*
Le jeudi 28, un appel est lancé à tou.te.s les militant.e.s écologistes proches de la Zablière : l’expulsion manu militari est prévue pour le lendemain.
En début d’après-midi, une militante se rendant sur la zone pour apporter son soutien est arrêtée devant l’entrée de la forêt par des policiers lourdement armés : elle sera placée en garde à vue et sortira du poste au bout de 5 heures. Elle correspondait soi-disant au profil d’une personne recherchée et armée. Les policiers devront constater leur grossière erreur et la relâcher.
Des patrouilles ont lieu dans Arlon et des contrôles d’identité sont effectués sur les jeunes se rendant à la ZAD : les forces de l’ordre justifient ces contrôles comme étant relatifs à des risques de cambriolage dans le secteur.
Vers 17h à la Zablière, on se prépare à l’expulsion du lendemain. Les militant.e.s présent.e.s sont stressé.e.s, venu.e.s presque sans affaires, prêt.e.s à passer une partie de leur journée du lendemain à se faire gazer, matraquer et placer en garde à vue. L’ambiance est anxiogène et les tensions palpables.
Au soir, le journal belge Médor organise une conférence réunissant le bourgmestre, des représentant.e.s d’Idelux ainsi que des ZADistes. Lors de celle-ci, Vincent Magnus et le patron d’Idelux assurent qu’aucune expulsion n’est prévue, mais que des mesures ont été prises pour empêcher la manifestation… à plusieurs reprises annoncée comme annulée. À la Zablière, on souffle.
Le vendredi 29 au matin l’information circule sur la ZAD qu’un convoi important de forces de l’ordre se dirige vers Arlon : les militant.e.s sautent hors de leurs tentes et convergent vers les points d’entrée de la zone pour se défendre le mieux possible. L’attente commence alors, mais à part quelques voitures de police patrouillant aux abords, aucune expulsion n’arrive.
Vers midi, un hélicoptère de la police fédérale commence à survoler la Zablière : il effectue des rondes pendant plus de 3 heures. Une riveraine informe qu’en ville circule une rumeur d’alerte à la bombe et de manifestant.e.s violent.e.s devant déferler sur Arlon.
Un habitant des environs, habitué de la ZAD, explique qu’il est allé voir le commissaire pour lui demander si une expulsion aura lieu dans l’après-midi : son identité sera contrôlée et ses empruntes digitales prises par les policiers en poste.
À 14h, une file de fourgons de la police fédérale se positionne devant les bâtiments d’Idelux qui jouxtent la sablière : un barrage routier est installé et les policiers contrôlent les voitures roulant sur la rue de Lorraine. De nombreuses voitures de police, banalisées ou non patrouillent en ville. Certains commerces sont fermés par peur des casseurs. Arlon tourne au ralenti.
À 16h, les policiers contrôlent les personnes ayant de la boue sur leurs chaussures ou un sac à dos de randonnée : fouille au corps et contrôle d’identité. Aucune bombe n’est trouvée…
À qui profite cette situation ?
L’ampleur et le coût de ces moyens mis en place laissent songeur. On peut sans exagérer parler de dilapidation de l’argent public au vu de l’importance du dispositif mis en place (plusieurs dizaines de véhicules de police, 2 auto-pompes, un hélicoptère volant durant plusieurs heures) et de l’absence de but sérieux (s’assurer qu’une manifestation annulée n’ait pas lieu). On doit surtout noter le climat de paranoïa instauré à Arlon et Schoppach qui marquera durablement militant.e.s et riverain.e.s. Tout ceci porte à croire que le but du bourgmestre était de cliver les citoyen.ne.s habitant la région et les activistes par la peur : peur de se faire casser la vitre de son magasin, peur de se faire expulser violemment de la ZAD.
Il est effrayant de constater le décalage de plus en plus béant entre le pouvoir politique et les citoyen.ne.s. Gouffre entre les riverain.e.s mécontent.e.s de voir une forêt dans laquelle ils aiment se balader être menacée de destruction, et le projet d’Idelux qui voudrait bétonner sans distinction 21 hectares naturels. Décalage entre les ZADistes inquiet.e.s de subir toute la répression de l’Etat au nom de leurs idéaux, et le délire du bourgmestre de voir Arlon à feu et à sang au travers d’une manifestation pacifique. Incompréhension entre les habitant.e.s d’Arlon entendant des rumeurs de bombe en ville, et les contrôles de la police fédérale qui n’ont trouvé que les chaussettes sales des ZADistes dans leurs sacs d’éco-terroristes.
Le monde brûle et agonise. Les politicien.ne.s et la police fouillent des jeunes venus défendre une forêt. Jusqu’à quand laisserons-nous ces « responsables » obnubilés par la croissance et enfermés dans une mentalité sécuritaire décider de ce qui est bon pour nous ? Les ZADistes ont fait un choix : elles et ils rejettent ces projets et sont prêts à se dresser contre eux. En privilégiant l’action directe comme méthode, ces militant.e.s nous donnent un bel exemple de ce que le rapport de force peut fournir comme résultat dans la lutte pour la sauvegarde de la biodiversité : l’efficacité politique immédiate découlant de leurs actes. Il y a confrontation entre la machine capitaliste qui grignote de plus en plus nos terres et les quelques individu.e.s courageuses et courageux se dressant contre ce système afin de sauver ce qui peut encore l’être. Ces jeunes et moins jeunes ont choisi leur camp. Et vous ?
A. (Front Ecologie Sociale UCL BXL)
* Tels que vécus par l’auteur de cet article. Si vous étiez présents lors de ces deux jours et que vous aimeriez ajouter un témoignage, n’hésitez pas à nous contacter.
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– 1 décembre 2019
La ZAD d’Arlon sur le point d’être attaquée
Appel du BIAIS VERT (vidéo)
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– 28 novembre 2019