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Coronarchie– Dominique Bodart

17 mars 2020

À vous qui attendez (encore !) des consignes de bon sens de nos institutions incohérentes, sachez que :

– En France, les citoyens ont été pris en otages pour participer à des élections tout à fait secondaires en rapport à l’urgence de la crise sanitaire
– la publicité vous incite toujours à consommer
– les émissions de promotion du tourisme fonctionnent toujours plein tube
– les matchs de football remplissaient encore les stades ce we
– les élections françaises ont été niées par 55 % des électeurs
– le monde politique belge faisait la fête dans les établissements horeca, et ce, notamment à Namur, avant fermeture
– malgré les cas de maladies indéterminées au travail beaucoup d’ entreprises intiment toujours à leurs employés et ouvriers à se rendre au travail comme si de rien n’était
– tout à coup, les bien-pensants prennent conscience que malgré leur statut, eux aussi peuvent choper le virus. De ce fait, ils s’insurgent subitement contre les exclus du système qui rappellent que eux n’ont plus accès, ni à la médecine, ni « aux réserves » depuis belle lurette…
– les huissiers continuent de mettre leur couteau sous la gorge des « austérisés »
– les multinationales continuent de pomper le fric dans la poche des gens… Ainsi, Engie Electrabel supprime les plans d’appurement pour les factures de fin de décompte en électricité
– les gens sont mis en chômage technique, leur salaire baisse, mais les emprunts hypothécaires continuent de courir
– les mesures de confinement sont décidées au goutte à goutte, au cas par cas, sans cohérence
– le permafrost (pergélisol) continue de fondre. La réserve de virus (antrax, SRAS, et autres joyeuseté) se libère, et risque de venir sur-ajouter à terme, d’autres crises sanitaires
– les fondus du travail et de l’argent ne changent rien à leur comportement, certains venant même malades au taf, car cela serait apprécié par leur manager (sic)
– etc, etc…

Bref, c’est la merde…

Ce n’est pas faute pourtant d’avoir reçu plein d’avertissements de la nature : Ainsi, entre autres, la fièvre catharale, dite « maladie » de la langue bleue, qui contamina chez nous en 2007, pas moins de 30 000 ovins et 40 000 bovins. Par cause d’un moustique culicoïde sub- saharien « qui avait pris l’avion ou le bateau »… et qui grâce au réchauffement, s’est reproduit sous notre aire lui devenant favorable. Mon cheptel (je produisais des moutons ardennais roux) ne tomba curieusement pas malade, contrairement à d’autres qui furent décimés… Est-ce parce qu’il était immunisé par la bonne herbe grasse de prairies très bio-diversifiées. Elles contenaient notamment de l’armoise qui passe pour très bénéfique au système immunitaire des ovins ?

Toujours est-il que de la légionellose à la peste porcine, le monde sauvage nous rappelle plus d’une fois au bon sens.

Je terminerai par ceci, attendre des consignes d’un monde pyramidal en rupture de confiance avec sa base est aussi illusoire que croire que le capitalisme et le libre-échange, va nous sauver des crises à venir.

De dire encore, que le bon sens populaire existe, et que les gens peuvent être à même de savoir ce qui est bon pour eux ou pas (je sais, ça fait fort « rousseauiste »), mais que, attendre le salut du monde politique est un doux rêve.

Par contre je crois que la résilience viendra du local, du circuit court, et de la capacité de nos petites cellules de vie que sont villages, hameaux, quartiers, à s’auto-construire, et à s’auto-organiser, dans la latéralité de l’humain solidaire et autonome.

Ce qui est petit, définitivement reste mignon.

Courage à tous. Bon sens, et bienveillance.

Réapprenons le commun collaboratif, de nous-mêmes, conscient de notre valeur et de nos forces, il est plus que temps. ZAD partout, et Coop partout.