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LE POISSON NAUSÉABOND DE L’AVENIR

L’Avenir a publié un poisson d’avril  qu’on vous laisse découvrir ici.  Il va sans dire que nous n’avons pas été insensible à l’humeur malicieuse de son auteur, le rédacteur en chef de l’édition luxembourgeoise du quotidien.  C’est pourquoi nous avons souhaité partager avec lui notre appréciation de sa bonne blague.  Voici donc.

Monsieur Lapraille,

Nous aimerions réagir sur le poisson de votre plume.

Passons sur votre humour discutable (à la limite de la méchanceté) sur des gens qui ont vécu une expulsion traumatisante et pour tous les Arlonnais.ses qui défendaient cette nature maintenant détruite … Passons aussi sur la formulation « expulsion sans heurts » qui vous fait apparaître comme un porte-parole des autorités, pour ne pas dire un perroquet.

Dans votre poisson, vous écrivez « des Zadistes qui ne savaient comment quitter cette zone à défendre sur laquelle ils s’étaient trompés quant à son intérêt biologique. »

Or, il se trouve qu’il y a trois choses sur lesquelles nous ne nous trompons pas :

1° Sous couvert de l’humour, vous relayez – de manière maladroite, certes, mais l’intention s’y trouve – la propagange d’Idélux (pour qui il y a tout de même deux espèces de papillon à protéger et dont les représentants attendent paisiblement exposés au bruit des tronçonneuses et à l’abri (-mais où?) de la mise à blanc du site que l’on leur crée une petite réserve le long de  … l’autoroute).

2° Toute nature a un intérêt biologique.  L’ensemble de la planète scientifique n’a de cesse de le rappeler à l’heure de l’effondrement de la biodiversité et de la sixième extinction de masse.

3° La Sablière de Schoppach s’est vue attribuée le statut de Site de Grand Intérêt Biologique en 2008, pour sa faune et sa flore typique et unique des prairies sèches et anciennes carrières de la Lorraine belge. En l’absence d’entretien des biotopes, des espèces comme l’hirondelle des rivages et le triton crêté n’ont effectivement pas été recensées ces dernières années.  Toutefois, d’autres l’ont été et cela, par des naturalistes professionnels. Ainsi, en 2020, plus de 180 observations ont été faites que vous pourrez découvrir sur ce site.

Ces observations ont permis de confirmer notamment la présence de cinq espèces végétales et animales inscrites sur la liste rouge (donc en voie d’extinction) et qui sont protégées par la loi !

Donc, logiquement, la Sablière avait (et n’a plus) un grand intérêt biologique. Satisfait ?

Oui, on peut rire de tout.

Mais pas sur le dos de l’infortune de gens de bonne foi qui se battaient pour l’intérêt des générations actuelles et futures, comme vos enfants si vous en avez.

Et avec intelligence, en prenant le temps de se renseigner comme tout bon journaliste se doit de le faire.  Surtout lorsque l’on est rédacteur en chef.  N’est-ce pas ?

Camille