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« La Sablière, un site pollué, une friche ». Vraiment ? – Michaël Lucas

1er février 2020

« La Sablière est une friche, un site pollué. Il convient de le dépolluer et pour cela, il faut y ériger un parc d’activité économique (PAE) ». C’est la petite musique répétée à l’envie et relayée avec une certaine complaisance par le MOC.

Hier encore, lors de l’inauguration de la ZAD 0.-1, un administrateur d’IDELUX m’opposait cet argument « Comment pouvez-vous, vous qui défendez la nature, refuser la dépollution de cette friche ? ». Quant au sympathique et nuancé professeur honoraire Feltz, il allait, jeudi soir, jusqu’à parler de « bombe à retardement » (sic) pour la nappe phréatique…

La Sablière, un site pollué, une friche. Vraiment ?

Si c’est le cas, on devrait commencer par questionner la Ville d’Arlon : en tant qu’ancien propriétaire du terrain, pourquoi et comment a-t-elle laissé la situation se dégrader à ce point ? Qu’a-t-elle entrepris par rapport à l’exploitant de la carrière ou les autres opérateurs ?

Mais au delà de cette question de responsabilité, tentons d’objectiver la discussion.

La taille de la zone polluée

On apprenait, jeudi soir, par la voix du MOC, que la zone polluée représente 300 m2. 300 m2, c’est 3 ares (3, ça fait déjà moins impressionnant que 300). La Sablière, elle, fait 31 hectares. En mètre carré : 310.000. Donc, la pollution porte sur 3 ares, dans un ensemble que en fait 3.100. Le rapport est de moins de 1 sur 1000. Oui, UN MILLIEME. Une friche donc.

La nature et la gravité de la pollution

Lors d’une des 3 rencontres publiques de pré-présentation du projet de Parc d’activité économique* (organisée en décembre et où IDELUX a eu la gentillesse d’accepter des non riverains), j’apprenais, de la bouche de la juriste de l’intercommunale, que la pollution est constituée de sables de fonderie, de débris de fer et de bois, et de tâches d’hydrocarbures et que l’étude sur la pollution du site, publiée en 2014, conclut à l’absence de menace pour la nappe phréatique (pas de dépassement dans les eaux souterraines), à l’absence de danger pour la biodiversité mais à un risque pour la santé de l’homme, selon l’usage – professionnel (catégorie 4) – qui sera fait du terrain. Je n’ai pas eu accès à cette étude de 2014, mais voici ce qu’en disait Mr Magnus lors du Conseil communal de mars 2017: « IDELUX a fait une étude de pollution qui ne s’avère pas importante », confirmant les propos de son prédécesseur, Mr Biren (« M. BIREN … pense qu’il faut signaler au Conseil que le problème de pollution n’est pas énorme. Il semblerait qu’il y ait eu sur ce terrain une station d’essence pour le chantier de l’ancienne carrière de sable ») (voir le PV du CC). .

Parti pris

Voilà donc un projet d’artificialisation du sol de plus de 1.700 ares (c’est la surface au sol qu’IDELUX espère pouvoir commercialiser – je ne compte donc pas la voirie) qu’on justifie notamment par le besoin de dépolluer … 3 ares. De plus, ce besoin de dépollution n’est rendu obligatoire précisément que parce qu’on compte y installer de l’activité professionnelle (risque pour la santé humaine – catégorie 4).

Souvent, quand on examine et décortique les arguments techniques et juridiques, on y décèle des faiblesses et des failles qui révèlent un parti pris idéologique ou/et intéressé.

Mr Deblire (président d’Idelux), jeudi soir, relevait qu’il avait lu les PV des 3 réunions d’information et qu’il ressortait de ces PV qu’il n’y avait que très peu d’opposition contre le projet de PAE. C’est amusant comme on interprète les choses : quand j’assiste à une réunion d’information, je m’informe, je pose des questions. Je n’exprime pas mon opinion. Enfin bon, un riverain présent au débat du MOC s’est empressé de signifier, avec une belle fermeté d’ailleurs, à Mr Deblire que son interprétation était légèrement faussée.