22 mars 2021
Comme vous le réaliserez avec le visionnement de ces témoignages (d’autres viendront plus tard), les autorités mentent quand elles racontent que l’expulsion de la Zablière s’est « bien passée » et avec « humanité ».
En réalité, les méthodes d’arrestation et moyens mis en oeuvre ont été celles d’OPÉRATIONS ANTI-TERRORISTES OU CIBLANT LA GRANDE CRIMINALITÉ, notamment avec des FUSILS D’ASSAUT appuyés pendant de longues minutes sur les nuques ou dirigés vers les visages.
Menacer ainsi de mort des gens non armés constitue une violence psychologique grave. Donc, nenni, aucune humanité ! Et encore un fois, l’institution policière ment et re-ment et re-re-ment, c’est sans fin ! Heureusement que nous sommes en « démocratie » …
Dans le but de raser la Sablière, ces (ir)responsables ont gravement mis en danger la vie de nos camarades militants écologistes alors qu’ils défendaient une forêt et une prairie où habitent des espèces animales et végétales PROTÉGÉES PAR LA LOI, et pour certaines, menacées d’extinction. En effet, un faux pas, un faux mouvement ou un soubresaut causé par le stress aurait pu être fatal. Heureusement, cela ne s’est pas produit. Néanmoins, des séquelles psychologiques subsisteront.
Les autorités mentent aussi sur le nombre de policiers présents, certainement par crainte du ridicule, d’être accusées une fois de plus de gaspiller les deniers publics ou de créer un climat de peur dans la population (rappelez-vous les 29 octobre 2019 et 26 janvier 2021) : ainsi, selont leurs dires, 150 policiers étaient présents ; mais selon les témoins, ils étaient près de 700 ! Pour 10 zadistes ! Donc, près de 70 policiers et membres d’unité spéciales par occupant. Avec fusils d’assaut, équipements tactiques, chevaux, chiens d’attaque, drone, autopompe, blindés …
La règle de la PROPORTIONNALITÉ a donc été parfaitement bafouée. Tout cela est illégal. Pour procéder à l’expulsion, le bourgmestre d’Arlon, Vincent Magnus, dit avoir adopté un arrêté de police … que personne n’a vu. Or, la loi prévoit pour ce type d’arrêté que « la mesure doit … se trouver dans un rapport de stricte proportionnalité ».
De plus, « l’ARRÊTÉ DOIT ÊTRE NOTIFIÉ AUX INTERESSÉS » qui doit leur être transmis directement. « La commune doit se ménager la preuve de cet envoi. En effet, tant que l’arrêté n’a pas été notifié, le délai de recours ne commence pas à courir pour son destinataire ».
Nous n’avons rien reçu. Aucun délai de recours. D’ailleurs, Magnus et sa police ne prétendent pas le contraire, se félicitant de l’efficacité de leur intervention surprise. Ce qui ne nous étonne pas de la part de cette mafia politique, elle qui prétend vouloir faire respecter l’état de (leur) droit. À répétition, elle viole la loi.
Et depuis cette expulsion, K., notre camarade faisant partie des 10 personnes arrêtées, croupit en prison en détention préventive, détention qui devrait se prolonger jusqu’à la mi-avril. Vous pouvez le soutenir ici. Des perquisitions ont également eu lieu au domicile de certains, fin janvier, et de futures poursuites sont à craindre. La répression politique est à l’œuvre !
Il est incroyable que les services de renseignements aient pu être à ce point mal informés sur les risques réels qu’une telle intervention faisait encourir aux policiers. En effet, la ZAD était un milieu relativement ouvert et ils ont pu collecter discrètement pas mal d’informations, notamment sur le nombre de personnes présentes en cette fin d’hiver et sur leur profil. L’explication est sûrement ailleurs.
Une hypothèse : comme les occasions pour ce type d’interventions sont peu fréquentes dans un petit pays comme la Belgique, l’opportunité a pu être saisie pour offrir un entraînement aux unités spéciales afin de mieux les préparer à faire face à des terroristes ou de grands criminels. Et de faire d’une pierre, deux coups en envoyant un signal clair à celleux qui souhaiteraient (re)créer une zad ici ou ailleurs. Mais qui sont les terroristes ?
Il est tout à fait raisonnable de se poser la question suivante : la consigne a-t-elle été donnée d’ABATTRE LES PERSONNES QUI AURAIENT RÉSISTÉ À LEUR ARRESTATION une fois celles-ci braquées ? Pour ensuite, déclarer que la victime a voulu utiliser une arme ? Sans témoin autre que des zadistes pour les contredire et avec une fausse pièce à conviction …
Cette question fait froid dans le dos. Nous savons jusqu’où la police est prête à aller lorsqu’il s’agit de couvrir des meurtres commis par ses agents, avec faux PV et soutiens de procureurs. Nous n’oublions pas Mawda, Chovannec, Lamine, Medhi, Adil, Medhi, Ibrahima assassiné.es par la police depuis 3 ans en Belgique (pour les victimes connues). Ni Rémi Fraisse, tué en 2014 sur une Zad en France.
Quoiqu’il en soit, le message des autorités adressé aux personnes prêtes à résister par l’occupation d’un coin de nature pour le sauver de sa bétonnisation est clair : « pensez-y deux fois avant d’occuper car vous pourriez y laisser votre peau lors de la tentative d’évacuation. »
La démesure de cette opération et la menace qu’elle a fait planer sur des militants écologistes sont révélatrices : les détenteurs du vieux monde sont férocement déterminés à faire perdurer leur (dés)ordre. Même si celui-ci menace la survie de l’humanité et du reste du vivant sur la planète. En fait, ces gens sont vraiment dangereux.
MAIS NOTRE DÉTERMINATION RESTE INTACTE.
NOUS POURSUIVONS LE COMBAT.
ZAD PARTOUT, À ARLON ET AILLEURS !!!
Merci au Vécu pour ce reportage. Visionnable dans son intégralité sur FB, et avec les premières minutes manquantes sur YouTube