Automne 2020
Sur le site de grand intérêt biologique (SGIB), entre dunes de sable et prairies sèches, subsistent quelques mares dont les cavités sont le résultat de l’exploitation passée de la carrière.
Qu’elles soient d’origine naturelle ou témoins d’activités humaines effectuées durant, pour certaines, des centaines d’années (abreuvoirs pour bétail – élevage de canards – réservoirs en cas d’incendie – trempage de l’osier – viviers à poissons), les mares ont favorisé et développé une richesse écologique particulière et variée. Elles constituent le lieu de vie et de reproduction d’êtres vivants qui, pour l’humain d’aujourd’hui et d’antan, incarnent une part non négligeable des animaux qui nous sont familiers. Grenouilles, libellules, hérons, tritons, crapauds, canards y sont intimement liés, ainsi que tous ceux qui viennent y boire discrètement : chevreuils, renards, sangliers, blaireaux, lézards, hirondelles et tant d’autres.
Cependant, les mares constituent un patrimoine fragile et menacé. Victimes de la modernisation de notre mode de vie, la majorité ont perdu leur utilité d’autrefois et sont aujourd’hui oubliées, polluées voire comblées.
Entièrement intégrées au SGIB de la Sablière, ces mares d’eau stagnante accueillent une biodiversité variée mais en raréfaction suite au manque d’entretien ; ce même manque d’entretien constituant l’un des principaux argumentaires de ces messieurs Elie Deblire (Président du C.A de l’intercommunale IDELUX-Développement) et Vincent Magnus (bourgmestre de la ville d’Arlon) en faveur de la réaffectation du site en zoning industriel !
Ici, nous l’appelons la « stratégie du pourrissement ». En effet, si des espèces rares et protégées ont profité longtemps de ces points d’eau, ils tendent aujourd’hui à se reboucher dû à la prolifération de végétaux dits invasifs pour l’écosystème des mares. Il en est d’ailleurs de même pour le site de grand intérêt biologique tout entier, qui voit sa population de plantes et d’animaux rares décroître suite au reboisement progressif de la prairie sèche. Sans intervention de gestion visant à entretenir ses biotopes particuliers – comme c’est le cas dans toutes les réserves naturelles protégées de Belgique – la Sablière, enclavée entre l’autoroute et le béton, coupée des forêts avoisinantes, ne pourra peut-être un jour plus prétendre au titre de SGIB ! Elle sera dès lors et plus que jamais à la merci des entrepreneurs immobiliers et des industriels.
Toujours en éveil, conscients des enjeux, le conseil des Animaux et ses amis réunis sous la lune d’automne, font savoir qu’ils continuent de restaurer et d’entretenir les mares, la falaise et les prairies sèches de la Zablière afin d’y préserver la biodiversité de laquelle ils dépendent. (voir d’autres photos)
Grenouilles, tritons, dytiques, papillons, libellules, amis frileux…rendez-vous au printemps !
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