BOIS TERRE PAILLE : la vraie révolution écologique et sociale ! – 4 septembre 2020
Plaidoyer d’écologie politique (format vidéo) pour la construction en bois, terre et paille (BTP). Avec exemples à la clé (dont un bâtiment de huit étages !).
L’écologie, la révolution et @La Ronce – Le Canard Réfractaire – 14 octobre 2020
Plusieurs idées originales et constructives, dont celle de la maturation du militantisme au travers des initiatives innovatrices qui se succèdent. Toutefois, rien n’est dit explicitement sur la destruction de la biodiversité et des espaces naturels (son auteur a reconnu cette omission, non voulue). Alain Damasio intervient dans la vidéo en citant Spinoza.
Extraits : « Il n’y a rien de plus utile pour un pouvoir que la peur car la peur, ça génère de la tristesse. Aucun pouvoir ne peut s’exercer s’il n’est pas capable de générer de la tristesse chez les gens. D’où l’importance ultra-stratégique de construire un imaginaire alternatif. »
« L’écologie porte une énorme radicalité parce que l’on n’a pas le choix de remettre en cause le mécanisme de production et de consommation de la société, donc une remise en cause du système capitaliste. Le combat écologique est forcément révolutionnaire et radical. »
« Se mettre dans l’action collective pour changer concrètement quelque chose et que ça soit au travers des mouvements politiques tels les Gilets Jaunes, XR, La Ronce ou quoique ce soit, au final qu’importe, l’important c’est la dynamique. Chaque nouveau mouvement est un outil qui va mettre encore plus de gens en mouvement. Pour cette raison, il faut essayer d’être à la fois critique mais bienveillant sur les initiatives qui se font. »
Comment SABOTER un Macron – Partager c’est sympa – 23 septembre 2020
« Comment sortir de notre impuissance politique ? A quel moment décidons-nous de passer à un stade supérieur ? Quand commençons-nous en nous en prendre physiquement aux choses qui consument notre planète ? Et à les détruire de nos propres mains ?
Les manifestations sont plus massives que jamais et elles se soldent par aucune victoire. C’est de l’expression politique, pas de l’action politique. On a été repoussé dans des marges d’action politique intégralement pacifique qui ne font pas peur. On doit assumer le conflit.
L’enjeu maintenant est de réussir à faire irruption, de créer notre propre tempo, d’aller imposer nos propres sujets.
Le sabotage ralentit, freine, entrave, gène le capitalisme. L’idée du sabotage revit à mesure que la rage à l’égard de l’obstination destructrice du capitalisme grandit. »
L’Effondrement de l’empire humain – Manon Commaret et Pierrot Pantel – 20 août 2020
Ce livre est un recueil d’entretien avec 10 personnalités qui pensent l’effondrement mais avec des points de vue très différents (Servigne, Jouzel, Mignerot ou encore Nicolas Casaux, Derik Jensen). Certains le redoutent, d’autres souhaitent une forme d’effondrement pour sauver ce qui peut encore être sauvé.
« L’heure est plus que venue, pour chacun d’entre nous, de choisir son camp : s’engager pour préserver le vivant ou collaborer avec les forces de mort. L’entre deux, la non-implication, n’est plus une neutralité. La civilisation actuelle foule aux pieds la vie sur Terre et l’avenir de tous : soit nous nous en lavons les mains et devenons complices de cette annihilation, soit nous prenons nos responsabilités et optons pour la réponse juste, proportionnée aux enjeux : la Résistance.
Car c’est une guerre, ne nous y trompons pas. La part de l’humanité qui comprend l’impératif de protéger la nature doit affronter l’autre part, cette qui a déclaré la guerre au vivant. Cette dernière a eu maintes fois l’occasion de dialoguer en bonne intelligence mais s’est toujours montrée incapable de changement ou non digne de confiance, aussi le temps n’est plus à tenter des ententes amiables manifestement stériles.
Il faut se lever et s’investir sans pusillanimité, à l’image des Indiens d’Amérique latine se battant contre les bulldozers, les orpailleurs et les industriels véreux. Nous sommes acculés, et chacun doit à présent choisir son camp. C’est le grand combat de notre temps et il est l’heure de montrer de quelle trempe sont nos cœurs : saura-t-on se montrer dignes de nos aïeux qui ont eu le cran de se mobiliser contre les jougs et les massacres ? »
Le bourdonnement des abeilles – Manifeste des Gilets Jaunes Autonomes pour une écologie sensible – 5 mars 2019
« La civilisation, c’est le chantage permanent : « soit vous aurez le règne de la marchandise et de son commerce soit vous aurez la guerre ; la paix n’appartient qu’à ceux qui se soumettent. » »
« Il est clair qu’un des premiers impératifs pour cette génération climat, et pour les gilets jaunes belges, serait de fréquenter et de participer à la marche contre la maxi-prison de Haren et son monde, rares sont les luttes écologiques conséquentes menée dans les alentours de Bruxelles. Rares sont les luttes écologiques où cohabitent la radicalité concrète des gilets jaunes et la radicalité théorique des jeunes pour le climat. Les ZAD, et le milieu autonome en général, sont ce point d’intersection où peuvent se rencontrer ceux qui, de part et d’autres de ces deux mouvements souhaitent donner à leurs pensés des conséquences en acte. »
Vite une cabane ! – Interview de Marielle Macé – 26 avril 2019
Dans le cadre de l’émission « La Compagnie des Poètes » sur France Culture, interview de l’auteure de Nos Cabanes.
« Cabanes élevées sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes. Cabanes bâties dans l’écoute renouvelée de la nature – des oiseaux qui tombent ou des eaux qui débordent –, dans l’élargissement résolu du parlement des vivants, dans l’imagination d’autres façons de dire nous. »
« À partir du moment où on obéit comme des machines, désobéir devient un acte d’humanité » – Frédéric Gros – 20 mai 2020
« Personne ne peut désobéir à notre place, on est les seuls à pouvoir se mettre au service des autres devant les injustices du monde. On a des devoirs envers soi de désobéissance pratique, c’est une manière de se respecter soi-même. Se soucier de soi-même, c’est être unique pour bien se soucier des autres et du monde. »
« La ZAD n’est pas le paysage de notre temps, plutôt un paysage qui symbolise les luttes de notre temps. » – Jacques Rancière – 24 février 2020
« Le terme même de ZAD est issu du langage administratif où il désigne la disponibilité d’un territoire pour un aménagement planifié. De ce point de vue-là, c’est un non-paysage. Le paysage est en effet un espace à disponibilité limitée, un espace qui échappe aux opérations de maîtrise et d’exploitation. C’est cette signification du paysage qui s’est exprimée quand le sigle ZAD a changé de sens et que la zone à aménagement différée est devenue une zone à défendre. La défendre, je le disais auparavant, c’est défendre à la fois un espace utile (à l’agriculture et à la vie) et un espace soustrait aux contraintes de l’utilité, un espace qui est les deux à la fois. Dira-t-on pourtant que la ZAD est le paysage de notre temps ? C’est plutôt un paysage qui symbolise les luttes de notre temps, un point de rencontre entre les pratiques d’occupation qui appartiennent à la tradition de la lutte sociale et des pratiques militantes nouvelles nées du combat écologique.»
Le chant des oiseaux a beaucoup à nous apprendre – Vinciane Despret – 19 février 2020
Quelques mots de cette auteure entre autres du livre « Habiter en oiseaux ». Elle a généreusement acceptée de signer la préface du livre à paraître « A vol d’oiseaux – poésie depuis la ZAD d’Arlon. »
« Les oiseaux visiblement ont imaginé d’autres manières d’occuper des territoires, d’être résidents d’un « chez-soi » qui sont des manières d’usage plutôt qu’en termes de propriété, qui sont des manières d’habiter, de partager, d’être en rapport avec d’autres. L’imagination des territoires qui est majoritaire pour le moment en Europe et en Belgique notamment, c’est un imaginaire de petit bourgeois, on est des propriétaires.
Arriver à imaginer qu’un autre monde est possible, que les choses auraient pu arriver autrement. On va pas faire comme eux mais on va pouvoir recommencer à imaginer que d’autres façons de penser étaient possibles. »