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Deep Green Resistance Belgique

Communiqué de Deep Green Resistance Belgique suite au communiqué d’IDELUX

« CHEZ IDELUX L’HEURE EST AU GREENWASHING – CONTRE COMMUNIQUÉ »

Suite à l’occupation de la Sablière de Schoppach, IDELUX publie un communiqué (https://bit.ly/36f35Uj): mensonges et sophismes abondent. Incapable de voir au-delà d’un inutile développement économique, IDELUX semble frappé de cécité quant à son impact environnemental. Faudrait-il expliquer à ces entrepreneurs attachés à l’environnement que, pris sous n’importe quel angle, bétonner plus de 25 hectares de forêts est nécessairement négatif pour la biodiversité ? Doit-on leur expliquer l’impact de l’artificialisation des sols ?

Il semblerait. Venons-en donc au communiqué.

« C’est la première fois, en presque 60 ans d’existence, qu’une opposition à un projet de développement se fait de manière aussi inacceptable et violente » : Violence. Le mot est tombé. L’argumentation débute donc par un non-argument. Nous vivons une époque où anéantir des hectares de forêts, saccager l’habitat naturel de plusieurs espèces, participer activement à la destruction de la biodiversité ne semble pas violent. Briser quelques vitrines, écrire quelques tags si. Personne, pourtant, n’a été blessé. Il faudra voir si l’État, à travers sa police, restera lui aussi non-violent face aux écologistes et riverain⋅e⋅s qui veulent défendre leur nature de la bétonisation.

« Les « amis » des sablières, venant essentiellement de la région bruxelloise mais aussi de France […]. » IDELUX s’éloigne ici du sophisme pour enfin parvenir au mensonge. La majorité des occupant⋅e⋅s étaient Wallon⋅ne⋅s. Les riverain⋅e⋅s sont impliqué⋅e⋅s dans le projet. Plusieurs dizaines d’entre elles⋅eux étaient présent⋅e⋅s lors des premiers jours de l’occupation. Iels proposent notamment ce samedi une balade guidée dans les bois et prairies de Schoppach. https://www.facebook.com/events/2388894674712597/

« […] pour y dénoncer le développement d’une zone d’activités artisanales. » Artisanal passe mieux qu’industriel auprès du grand public. Ce seront des PME, tout va bien ! Évidement qu’une petite entreprise semble, proportionnellement, moins nuisible qu’un centre commercial ou une multinationale. Mais il n’y a pas de différence essentielle. Au sein d’une PME ayant des activités artisanales, on travaille aussi pour produire de la richesse. Pour participer à la croissance. Pour permettre la consommation. On ne produit pas pour ses besoins, mais pour créer des marchandises. L’expression « activité artisanale« , connotée positivement, plaît aux communicants.

« […] reconversion de ce qui est en réalité une friche faisant l’objet d’un projet de dépollution […] » Doit-on vraiment expliquer que s’il ne s’agissait que d’un projet de dépollution, l’occupation n’aurait sans doute pas lieu ? Très bien. Dépolluons. Pourquoi réparer les destructions humaines s’accompagnerait nécessairement de bétonisation et de la création d’un zoning ? C’est la reconversion qui pose problème. Reconversion devant être comprise comme un euphémisme, pour parler de bétonnage et de coupes rases.

« Être à l’écoute des observations des riverains, des recommandations des autorités locales, des impositions des administrations permet de faire évoluer positivement des projets dans le respect de chacun et de l’environnement. » Les projets immobiliers pullulent aujourd’hui à Arlon au mépris de l’opinion des citoyens (voir: https://bit.ly/2NmkIca). La Sablière est un symbole. C’est à un rapport au monde que les occupant⋅e⋅s s’opposent. Quand l’heure est à la reconstruction, chaque destruction semble intolérable.

Après ces quelques commentaires introductifs, IDELUX défend son projet en 11 points. Ces 11 points se répètent et s’entrecroisent, de sorte que pour faciliter la lecture, nous n’allons pas revenir séparément sur chacun d’entre eux. IDELUX insiste sur la nécessité de développer l’économie. Nous pourrions résumer les choses ainsi : au lieu de se poser la question « Comment sauver la forêt ? » IDELUX se demande « Quelle partie de la forêt peut-on sauver sans entraver l’activité humaine ?»

Le développement économique va inéluctablement de pair avec la destruction du vivant. En créant des PME, les travailleur⋅euse⋅s achèteront des biens de consommation crées dans la violence contre le vivant et la destruction. Tant la construction que le fonctionnement du zoning seront destructeurs. Il faudra le faire vivre, l’approvisionner en énergie. Là où la forêt se suffisait à elle-même…
Et que produira donc le zoning ? Peut-on seulement produire des marchandises sans détruire le vivant ? Aucun zoning industriel ne peut se prétendre « écoresponsable ».

IDELUX ne répond pas non plus au problème de l’artificialisation des sols. À l’heure où l’on estime qu’entre 11 et 16 % du territoire wallon est d’ores et déjà artificialisé, nous doutons de la pertinence de nouveaux projets de bétonisation. IDELUX explique que la zone sera reliée à un futur parc récréatif, se voulant être un poumon vert à Arlon. C’est tout à fait hors-sujet, mais parlons-en. L’objectif de ce parc est d’attirer du tourisme, de rendre la ville attractive. Si l’on veut conserver un poumon vert, autant ne pas toucher aux bois et prairies. A-t-on vraiment besoin de pistes pour les VTT ? De salles de sports ? Ces projets n’ont rien d’écologiques. L’être humain est-il à ce point aliéné qu’il ne peut s’occuper sans que le système totalitaire marchand ne lui offre des infrastructures coûteuses et inutiles ? Une balade dans les bois, n’est-ce donc plus suffisant ? Des espaces verts seraient, dit-on, préservés. À la Sablière aussi, 5,7 ridicules hectares vont être classés en Réserve Naturelle Domaniale. Une autre manière de dire : « nous ne détruisons pas tout, juste l’essentiel ». Il nous faudrait alors remercier IDELUX de ne pas tout détruire…

On nous dit également que l’intérêt biologique a disparu. C’est discutable, même si nous devons concéder que certaines zones déclinent. Si l’on peut restaurer un habitat d’intérêt biologique par la création d’une réserve naturelle sur 5,7 hectares, pourquoi ne pas le faire sur toute la Sablière ?

On peut aussi s’attarder sur cette notion de Site de Grand Intérêt Biologique. Pour les oiseaux qui vivent dans la Sablière, ce site est d’un grand intérêt… L’être humain, après avoir détruit l’essentiel de la biodiversité terrestre, se sent donc légitime pour juger ce qui est ou non digne d’intérêt ? Quelle arrogance. Tout être vivant représente un intérêt biologique.

Résumons. IDELUX se retrouve obligé de se justifier grâce à la détermination des militant⋅e⋅s et de se lancer dans une opération de communication et de greenwashing. Mais si l’on sort de nos schémas de pensées habituels, que l’on ne considère plus le développement économique et la croissance comme des priorités, leur argumentation nous semble bien creuse.

Que veulent les Arlonais⋅e⋅s ? Un PIB en augmentation ou une nature viable et prospère pour leurs enfants ? La Sablière de Schoppach n’est qu’une goutte d’eau face au ras-de-marée de destructions en cours. Nous encourageons les zadistes à la protéger de toutes leurs forces.

Zablière – Zad d’Arlon #ZADPartout  »