Skip to content


L’ORCHIS PYRAMIDAL (Anacamptis pyramidalis)

Depuis le mois de mai, l’orchis pyramidal fleurit par dizaines sur les pelouses de l’ancienne sablière de Schoppach.
Cette orchidée sauvage, présente dans le sud et le centre de l’Europe, le sud-ouest de l’Asie et en Afrique du Nord, bénéficie d’un statut de protection sur l’ensemble de la Belgique. Observée en Wallonie et plus particulièrement en Lorraine belge, sa vulnérabilité la fait apparaître sur la LISTE ROUGE de la flore menacée en raison de la raréfaction de son habitat majeur, les “pelouses sèches “.

En effet, sur le sol belge, l’orchis pyramidal privilégie les pelouses sèches sur sables et les pelouses calcicoles (pelouses calcaires). Ces dernières constituent des formations végétales herbacées se développant sur des sols relativement superficiels et filtrants, généralement pauvres en éléments nutritifs et bien exposés au soleil. D’une prairie à l’autre, le substrat (calcaire, sable, craie, dolomie, schistes ou grès calcarifères) peut être apparent, surtout sur les pentes fortes, ou être complètement occulté par la végétation.
Anciennement, ces pelouses faisaient entièrement partie du paysage . Elles résultaient en partie du passage de troupeaux de ruminants accompagnés de leur berger, lorsque le monde rural comprenait encore de nombreuses activités pastorales, à savoir lorsque les troupeaux étaient déplacés d’une terre à l’autre en fonction des saisons. Depuis, la disparition des techniques d’exploitations traditionnelles, l’urbanisation, l’ouverture de carrières, l’agriculture et la sylviculture intensives ont réduit considérablement l’étendue des pelouses calcicoles et avec elles, un réservoir de biodiversité remarquable.

“ De nombreuses espèces de papillons, de criquets, de sauterelles, de punaises, d’araignées ne se rencontrent que dans les pelouses, soit parce qu’elles y trouvent leur plante-hôte, soit parce qu’elles y trouvent les conditions de chaleur et de sécheresse nécessaires à leur survie. ” (Catalogue des espèces et habitats des sites Natura2000 de la Région Wallonne – Habitat 6210, habitat prioritaire).

Dans notre sablière, à Schoppach, ce ne sont pas les troupeaux mais le passage d’engins lourds et l’extraction du sable qui ont laissés derrière eux un paysage contrasté et presque vierge.
Cependant, voilà qu’en quelques décennies, le site s’est repeuplé d’une végétation de pelouse pionnière caractéristique et est désormais répertorié à l’inventaire des sites de grand intérêt biologique [SGIB] par les naturalistes de la Région wallonne. Malgré cela et sous prétexte qu’une exploitation humaine s’y est déroulée par le passé, les autorités publiques classent la sablière de Schoppach dans les sites dits “ à réaménager “ [SAR ], considérant qu’ayant déjà subi une forme d’artificialisation, ils sont acquis à l’industrie et l’urbanisation. Cette situation se retrouve d’ailleurs un peu partout en Wallonie ; le programme STOP BETON initié par la Région prône même l’utilisation prioritaire des SAR dans les nouveaux projets de construction afin de ralentir l’artificialisation des terres cultivables en Belgique !
Le « hic » ? De nombreux SAR sont répertoriés SGIB et constituent le dernier habitat d’espèces en danger !

Pour notre part, nous regardons Anacamptis pyramidalis pousser, sans conflit d’intérêt.

ZAD PARTOUT !