2000 policiers, des blindés et un canon à eau pour expulser les cabanes dans les arbres et détruire la nature.
Cette forêt s’appelle Dannenröder (ou Danni pour celleux qui la défendent) et se situe en plein cœur de l’Allemagne, dans la Hesse. Le bois, vieux de plusieurs siècles, est menacé par un grand projet d’autoroute (devant notamment créée une liaison avec le site de Ferrero, oui, oui, le « bon » Nutella à l’huile de palme dont la production décime les orang-outans d’Indonésie, tout se tient). Pourtant, Merkel disait cette automne à l’ONU qu’il y avait urgence de mettre fin à l’artificialisation des sols … Ils parlent et parlent d’écologie, comme Magnus …
Progressivement, cette forêt condamnée à la destruction a été occupée par des dizaines de cabanes de toutes les formes, installées dans les arbres et au sol, et protégée par de multiples barricade. Depuis plusieurs semaines, une immense opération d’expulsion est en cours pour lancer le défrichement. Des centaines d’effectifs de « polizei » sont déployés en zone forestière, et donnent à l’opération des airs d’attaques de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Des combats acharnés, sur le sol comme dans les airs se déroulent, et les renforts viennent de toute l’Allemagne pour protéger ce morceau de nature que les écologistes surnomment « Danni ». Plusieurs personnes tombées de haut pendant les interventions policières ont été blessées et d’autres envoyées en prison. Alors que l’hiver arrive, et que la neige recouvre la forêt, l’Etat a envoyé des canon à eau propulser du liquide glacé sur les opposants.
Face aux blindés, les résistances sont multiples : pyrotechnie, occupation, jets de projectiles, résistance passive en s’attachant au sol, barricades en bonhommes de neige …Un pianiste est également venu donner un somptueux récital dans la forêt.
Des sabotages contre des machines de l’entreprise Deges ont eu lieu récemment à Francfort entre autres initiatives solidaires. La défense de la forêt de Dannenröder donne un second souffle aux mobilisations écologistes, puissantes de l’autre côté du Rhin, et aux mobilisations anticapitalistes.
Des rives de la Loire aux forêts du cœur de l’Europe, en passant par la Sablière, nous sommes la nature qui se défend !